La forêt de Bleu est le nom que prenait la forêt de Lyons, vers les limites de Bouchevilliers et de Mesnil-sous-Vienne. Elle comprenait le territoire de sept villages, où Hébécourt occupait le 4ème rang. L'étymologie d'Hébécourt est évidemment heberti curtis, ferme d'Hébert, d'aucuns veulent y voir un endroit consacré à Hébé, déesse de la jeunesse de Hebe curia.
C'est un village ancien comme l'atteste le vocable de Saint Laurent, sous lequel est placée la paroisse.
Vers 1160, Bencelin était un des quatre vavasseurs qui relevaient de Guillaume Pelet, principal seigneur d'Amécourt ; il avait épousé Macée, dont il eut Gaultier, dit Torel, seigneur d'Amécourt, et Oursel d'Hébécourt. Après la mort de Bencelin, vers 1170, sa veuve et ses deux fils donnèrent à l'abbaye de Marcheroux 5 acres de terre et 1 arpent de pré chargées de 6 d. parisis de cens. Oursel d'Hébécourt épousa Aline, dont il eut Agnès, mariée à Louis de Hodenc, seigneur d'Hébécourt en partie.
Thibault, archevêque de Rouen, conclut en 1229 un accord entre l'abbé de Marcheroux et Hugues d'Hébécourt, fils d'Oursel, au sujet de l'usage que les religieux avaient dans les bois d'Hébécourt.
D'après le pouillé d'Eudes Rigaud, l'église d'Hébécourt avait en 1240, un revenu de 30 l. parisis ; on comptait 70 paroissiens ; le seigneur était patron.
En 1251, Louis de Hodenc de Agnès, sa femme, qui possédaient une partie d'Hébécourt donnèrent à l'abbaye de Saint-Denis, pour augmenter la maison qu'elle avait près de Sérifontaine, la dot d'Aline, veuve d'Oursel d'Hébécourt.
Pierre Brocart, et Pétronille, sa femme, de la paroisse d'Hébécourt, ne pouvaient pas couper leur bois, en 1268, à cause des droits d'usage de l'abbaye de Saint-Denis.
Dès 1280, une sentence du bailli de Gisors montre que les habitants d'Hébécourt, jouissaient de certains droits dans la forêt de Bleu. Vers cette époque, le roi avait donné aux sept paroisses la superficie de la forêt, comprise dans leurs limites à la charge d'une rente de 32 l. 10 s.
A la même date, Guillaume de Bouchevilliers, chevalier, marié à Alix de Hébécourt, Robert de Hodenc, fils de Louis, et Pierrot Brocart, possédaient chacun une portion d'Hébécourt.
Le roi confirma, en 1308, les droits d'usage que les habitants d'Hébécourt avaient dans ses bois de Bleu.
Hébécourt ne figure point dans les hautes-justices cédés en 1308, à Enguerrand de Marigny; cependant, il est certain que la moitié du quart de fief d'Hébécourt lui appartenait, et que l'autre moitié était divisée en 3 portions.
En 1315, Louis le Hutin donna à Clémence de Hongrie, sa femme, la dépouille de son ministre ; à la mort de cette reine, Humbert, son neveu, dernier dauphin du Viennois, en jouit à son tour, puis Hébécourt pour moitié, revint, en 1340, à Jean et à Robert de Marigny. Alice de Marigny, leur héritière, épousa Pierre de Fécamp.
Marie de Fécamp, fille de Pierre, épousa Guillaume de Gamaches, dont la petite-fille, Blanche de Gamaches s'allia en 1439, à Jean de Châtillon.
Vers 1420, Guillaume de Bouchevilliers, héritier du Guillaume de Bouchevilliers, de 1280, était détenteur d'une partie d'Hébécourt ; sa fille unique épousa Guillaume de Saint-Pierre-ès-Champs dit Compagnon.
Blanche de Gamache tenait, en 1451, un quart de fief de haubert, dont le chef était assis à Hébécourt, elle avait la moitié du patronage de l'église de la paroisse. Ce patronage était alternatif entre elle et Guillaume de Saint-Pierre-ès-Champs. Les trois autres quarts du fiefs d'Hébécourt appartenaient audit sieur de Saint-Pierre, tant à cause de sa femme que de son chef et de celui de ces parconniers.
En 1452, Marguerite de Châtillon, fille de Blanche Gamaches, épousa Pierre de Roncherolles, auquel elle fît passer une partie d'Hébécourt.
Jean, seigneur de Saint-Pierre-aux-Champs et d'Hébécourt-en-Vexin, fils de Guillaume, épousa Agnès de Courtenay, qui était veuve le 23 avril 1464.
Isabeau et Catherine de Saint-Pierre, ses filles, épousèrent, la première, Jean des Courtils, et la seconde, Jean de Mansigny, auxquels elles portèrent chacune une portion d'Hébécourt.
Jean des Courtils, seigneur d'Hébécourt, en partie, était un des seigneurs les plus considérés de la contrée, il fut appelé, en 1507, à la rédaction de la Coutume ; il laissa pour héritier son fils Jean IIe.
En 1513, Marguerite de Châtillon, femme de Pierre de Roncherolles, perdit un procès contre les habitants des sept villes de Bleu, dont elle voulait restreindre les droits d'usage dans ses bois.
Jean IIe des Courtils et Louis de Roncherolles étaient, en 1522, seigneurs de chacun une portion d'Hébécourt ; Antoine Le Tiran, en possédait une autre.
Le 6 décembre 1538, lors du procès verbal de visite de la Forêt de Bleu, par Jean de Biville, Jean II , des Courtils, était décédé et représenté par ses héritiers. Philippe de Roncherolles, seigneur de Mainneville était, en 1551, seigneur d'Hébécourt, en partie; il était remplacé, en 1573, par François de Roncherolles ; une sentence du 17 décembre 1577, vise des pièces produites produites par : 1° François de Roncherolles, seigneur de Mainneville ; 2° André des Courtils, chevalier de l'ordre du roi, seigneur d'Hébécourt, et 3° les habitants des septs villes de Bleu.
Des Courtils : d'azur, au lion rampant d'argent portant au col l'écu de Flandre ; d'or au lion sable, attaché par un collier de gueules.
Roncherolles : d'argent, à deux faces de gueules.
En 1625, Pierre de Roncherolles obtient l'érection de Mainneville en baronnie; elle se composait de Mainneville, Wardes, Hébécourt, Heudicourt, Bouchevilliers, le Mesnil-sous-Vienne, etc.
En 1656, il fut levé sur Hébécourt un impôt de 800 l. pour l'amortissement des coutumes.
Francois Sublet, seigneur d'Hébécourt, fils aîné de Michel, seigneur d'Heudicourt, épousa Marguerite Hérault, fille du seigneur de Saint-Denis, dont il eut un fils du même nom; il était capitaine du château de Montils, et fut tué en duel en 1666.
Au mois de juillet 1688, Anne Baudron, veuve de Nicolas Bourdet, marchand de Paris, fonda une école à la tête de laquelle elle plaça deux soeurs de la charité, pour l'instruction chrétienne des jeunes filles et le soulagement des malades et des pauvres.
Michel Sublet, chevalier, marquis d'Heudicourt, prenait, en 1684, les titres de seigneur de Saint-Paër, d'Hébecourt, etc. ; il mourut en 1720.
En 1750, Marie-Claude Boucher, président honoraire à la cour des Aides, était seigneur d'Hébécourt; sa fille Marie épousa, en première noce, le marquis de Montgaillard, et en seconde, le comte de Harville, dont Anne-Adélaïde, mariée le 28 juin 1743, à Eusèbe-Félix de Chaspoux.
De Chaspoux : d'azur, au phénix d'or dans son aire, au chef cousu de gueules, chargé de 3 croissants d'argent.
Le sieur de Chaspoux et les enfants de Montgaillard vendirent, en 1759, leur portion de la seigneurie d'Hébécourt à Louis Nicolas Dauvet, qui en fit aveu. Par lettres patentes de 1764, les fiefs de Mainneville, Longchamps, Martagny, Hébécourt, etc., furent réunis pour ne composer qu'une seule terre sous le nom de Maquisat Dauvet Mainneville.
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Fiefs : 1° La MARE appartenait, en 1667, à Louis de Roncherolles, esc.;
2° Les MONTS. Lors de la visite des sept villes de Bleu, par Jean de Biville, les habitants des Monts attestèrent que les bois entre Mainneville et Hébécourt avaient été dévastés par les vents.
Au commencement du XVIe siècle, Jean de la Rée, esc.,était seigneur des Monts.
Laurent du Gal, esc., sieur des Monts, fut maintenu le 25 septembre 1670 ; il portait: d'azur, à 3 trèfles d'argent ;
3° La POTERIE. En 1634, Robert de la Poterie épousa Michelle Le Vaillant, dont il eut Damien, marié à Francoise de la Berquerie.
Robert de la Poterie, IIe du nom, laissa de son mariage avec Charlotte de Béthencourt, Christophe, qui fut son héritier.
Christophe, marié à Barbe Camelle, en 1706, laissa François de la Poterie, qui lui succéda en 1727.
La Poterie : d'argent au tan de sable, accompagné de 2 roses de gueules, avec un lambel de sable en chef.
Il y avait au manoir de la Poterie une chapelle dédiée à Sainte-Geneviève ;
4° ROUVILLE. Dès 1192, Gaultier Torel d'Amécourt donnait à l'abbaye de Marcheroux 3 acres de pré à Rouville.
En 1451, les trois-quarts de fief d'Hébécourt, relevant de la première moitié, avaient leurs chefs à Hébécourt, Rouville et aux environs.
Charles de Roncherolles, baron de Pont-Saint-Pierre, mentionne Rouville dans ses titres, en 1636.
HÉBÉCOURT. Cant. de Gisors, à 124 m. d'alt. ─ Sur la Lévrière.─ Sol : alluvium et craie blanche. ─ Ch. d'int. com. n°2, de Gisors à Lyons, et n°59, de Dangu à Sérifontaine. ─ Surf. terr. 1,111 hect.─ Pop.538 hab.─ 4 cont. 6,399 fr. en ppal.─ Rec. ord., budg. 3,523 fr.─ et percep. de Mainneville.─ Rec., cont. ind. d'Etrépagny.─ Parois.─ Presbyt.─ Ecole de 35 garc.─ Ecole spéc. de 25 filles.─ 2 maisons d'école.─ Bur. de bienf.─ 4 déb. de boissons.─ 8 per. de chasse.─ C de sap.pompiers.─ Dist.en kil. aux ch.─ l. de dép.68, d'arr.29, de cant.10.
Dépendances: LE BOUT-DE-LA-VILLE, LA CULÉE, LA LANDE-SORET, LES LANDES, LA MARE, LES MASSINS, LA PÉRELLE, ROUVILLE, LES MONTS, LA VALLÉE.
Agriculture: Céréales, prairies.─2,600 arbres à cidre.
Industrie: 2 moulins à blé.─Une laminerie de zinc.─Fabrication de gants et de dentelle chez les particuliers.─9 Patentés.